dimanche 17 avril 2016

BOLIVIE - Ascension de l'Illimani, 6462m




Grâce à nos escapades, et nos allers retour au magasin de loc de matos "base camp" à la Paz, on a rencontré Marcelo, guide de haute montagne. 32 ans, super sympa, arrangeant, pas cher. On s'est donc décidé a gravir avec lui l'illimani, sommet fétiche de La Paz, à 6462m. 4 jours en tout  dont 3 d'ascension, plus difficile que le Huayana Potosi mais plus sauvage et plus majestueux. Au total, les 4 jours tout compris nous couteront plus ou moins 150 euros chacun, un prix defiant toute concurrence!

Préparation:

Il a fallu en louer du matos! Chaussures de glacier, crampons, duvet chaud, tente, pantalon gore tex, casque, tapis de sol, rechaud, tasses, bouilloire...
Pour que ca nous revienne moins cher, on a fait les courses de bouffe. Vive les pates chinoises!


Jour 1 

Nico Marion et moi avons rendez vous a 4h du mat avec Marcelo notre guide dans le centre de La Paz, pour prendre le bus qui nous emmenera au pied de l'Illimani. C'est  plus economique que la location d'une jeep! C'est parti pour 3h de route escarpee en minibus, dans le coltar, avec un paysage a couper le souffle. Dans un virage, on entend un truc tomber...c'est un baton qui etait accroche sur mon sac sur le toit. On s'arrete pour le ramasser, mais le 2eme baton a disparu, mince!Heureusement, on raccroche de justesse une chaussure qui tentait de se faire la malle!




A l'arrivee a 4200m, on trouve un tres joli petit village de montagne avec ses cultures, ses troupeaux. La vue sur l'Illimani est saisissante, et on a du mal a imaaginer que l'on va aller au sommet.
 



























On se repose un peu avant de faire 2h30 de rando jusqu'au 1er camp a 4600m avec des sacs bien lourds.



Encore la sieste sur le chemin!
Arrivee au camp 1, a 4600m d'altitude.


 
On bouquine, on sieste (encore!), on s'essaye a l'harmonica...








 

Jour 2 

900m de deniveles nous attendent pour monter de 4600m a 5500m. A cette altitude, et avec des sacs, c'est un sacre effort.Pour nous aider, on embauche un porteur du village, Raoul, qui nous deleste de 20kg, soit 5 kg en moins chacun, ce qui fait la difference! Lui monte comme une fleche, un tissus en guise de sac a dos, en sandale, avec sa petite radio en bandouliere...

La fine equipe
Raoul, notre porteur
 












Arrive bien avant nous a 5500m, Raoul redescend a toute allure pour dormir au village a 4200m. Il remontera le lendemain



Arrivee au camp 2, a 5500m, morts!


Histoire de nous motiver pour l'ascension...



Une pomme en guise de pipe pour fumer de la marijuana a 5500m histoire de tenter de reussir a dormir...



La corvee d'eau!







Jour 3

C'est le grand jour de l'ascension jusqu'au sommet, soit de 5500m, a 6462m.
Marion est crevee de la veille et n'a pas ferme l'oeil de la nuit. Faut dire qu'a cette altitude, c'est quasi impossible de dormir. Apres reflexion, elle decide de ne pas venir et de nous attendre au camp. 
On se reveille donc a 1h du mat pour monter de nuit avant que la neige fonde. Plus on part tot, moins on a de risques d'avalanche, plus on est en securite. Marcelo notre guide est un peu stresse en voyant qu'on met du temps a se preparer. On est pas hyper familier avec le matos d'alpinisme et l'encordement. Il nous a peut etre un peu surestime! Du coup, on met plus de temps que prevu pour se preparer et comble du comble, le magasin de loc m'a donne 2 crampons de taille differente! Heureusement que je peux prendre ceux de Marion!
Au final, on commence l'ascension a 3h. Il fait super froid. C'est parti pour 7h de montee lente et difficile mais avec un lever du soleil  une mer de nuage qui est juste magnifique.









Tout va bien jusqu'a 6000m. Je suis encordee entre Marcelo, devant, et Nico, qui ferme la route. Nous avons un bon rythme, regulier. Mais une fois passe le cap des 6000m, je commence fatiguer serieusement. J'ai beau avoir pris un medoc contre le mal de l'altitude, soloxipil, et macher de la feuille de coca, je me sens tres faible et reclame de plus en plus de pauses. Je suis soutenue moralement par Marcelo et Nico, et mange du sucre, mais c'est dur. Notre guide est oblige de me secouer un peu car je ralenti dans un passage delicat ou l'on ne peut pas s'arreter. On entend la glace craquer...c'est flippant et ca motive pour avancer en lieu plus securise!

Vers 6200m, je suis vraiment morte, j'ai tres mal au ventre. En pleine pente bien raide, il faut que j'aille au toilette de toute urgence! Pratique quand on est encorde! Comme par magie, apres avoir evacue un certain poid, et apres avoir avale des raisins secs, je retrouve de l'energie. Marcelo me dit qu'il ne nous retse qu'1h de montee...je ne peux pas abandonner maintenant!


 



Enfin le sommet!!!! 

On est tellement mort et a l'ouest, qu'on en oublie de faire une photo de groupe!

 
 

Il y a tellement de luminosite que les photos sont completement sur exposees!



On ne peut pas rester longtemps aau sommet. On a mis 7h pour monter. Il est 10h, la neige fond a vitesse grand V  et plus on attend plus c'est dangereux.

Un peu requinque, c'est parti pour la descente! Attention les genoux!


Creves!

A la descente, on apercoit enfin notre camp

On rejoint Marion et Raoul au camp de base. Ils commencaient a s'inquieter! On decide de faire une mini sieste, de remballer, et de redescendre dormir au camp 1. Manque de bol, arrives au camp 1 on realise que Raoul a mis en surete chez son oncle la bouffe qu'on avait cache entre des pierres pour eviter de la porter. On descend donc jusqu'a sa maison, un peu avant le village
Au total de la journee, 952m de deniveles positifs, et 2000m de deniveles negatifs...on est sur les rotules!













Jour 4

Retour au village tot le matin pour choper un bus qui finalement ne viendra qu'a 11h. On trinque a nos exploits en regardant un troupeau de lama qui se fait embarquer dans un camion direction l'abattoir. Un spectacle folklorique qui monopolise presque tout le village!Quelles tetes de mules ces lamas! Leur point sensible, les oreilles!

 









un lama qui se fait la malle
La mule se fait aussi desiree
Une fois le travail termine, sante!